27 juillet, 2006

A bientôt

Quai de Somme ferme provisoirement boutique. Nous revenons bientôt. D'ici là, passez du bon temps!

25 juillet, 2006

Une mort, une naissance...

Une mort, une naissance, c'est en quelque sorte le principe directeur de toute bonne série américaine - il suffit de regarder Urgences pour s'en convaincre. D'un point de vue métaphorique, c'est aussi l'horizon de cette fin juillet. Bientôt, un mariage international que nous souhaitons le plus heureux possible; trois jours après, c'est opération cartons chez une amie qui effectue un rangement douloureux de sa vie. Une mort, une naissance. Et un souffle de changement.

Comment nous avons supporté l’équipe de France après péremption

Là, ceux qui nous connaissent doivent logiquement se poser de sérieuses questions. Qu’a-t-on bien pu faire à leurs PD préférés ? Un quelconque savant fou les a-t-il remplacés par des droïdes dans le but abject de conquérir la terre ? Faut-il envoyer les Totally Spies à la rescousse ?

Rassurez-vous : ce n’est pas parce que plus personne ne parle plus de la coupe du monde que je vais m’y coller, même si je suis connu pour agir à contre-temps. De toute façon, le seul match qu’on ait maté, invités obligent, je l’ai passé à faire des jeux de mots pathétiques sur les noms des joueurs ou de clicheteuses blagues simili racistes, et à évaluer le sex-appeal des athlètes (résultat des courses : bof). Mais hier, ma vie a changé : mon homme et moi avons affiché à l’Amiénie toute entière notre amour pour la planète "allez les Bleus" : nous avons essayé une voiture.

En effet, après 4 ans de loyaux services, de Luna Park sur les routes verglacées, de vandalisme nocturne, de baptême du pneu et de couinement intensif par ma faute, ma Cendrier 3 a mérité un maître un peu plus soigneux. Ma Queenie, je t’aime : avec toi, j’ai fait mes premières armes. Tu resteras ma toute première voiture, mon mythe fondateur à moi. Mais sois tranquille, celle qui va te succéder gardera ton esprit « kart », sauf qu’elle, elle en aura aussi la taille !

Hier, nous avons donc essayé ton successeur pressenti : l’Aygo. L’essai fut concluant : le bijou répond à mes attentes. Et pourtant, on s’est bien payé la honte dans cette voiture qui proclamait dans une espèce d’ironie tragique : « Allez les Bleus ». J’ai intercepté quelques œillades interloquées, mais dans l’ensemble, mon surmoi exacerbé a su endurer l’épreuve : le temps d’une demi-heure, j’ai accepté sereinement de passer pour un gros blaireau. Mais bon, comme notre future Aygo risque fort d’être rouge pétant (le très chic gris éclipse exigeant trois mois de délai), mon homme craint que je ne me prépare plusieurs années de beaufitude…

G.

24 juillet, 2006

Le bon gémeaux

Il y a des gens pour me dire que je suis un garçon compliqué. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis simple, mais n’allez pas imaginer une palette infinie de comportements. Je ne fonctionne, en bon gémeaux, qu’en mode binaire.

Bien sûr, l’écrasante majorité des gens verse dans le rythme à deux temps : content/ pas content ; optimiste/pessimiste ; en forme/ état larvaire ; sucré/ salé ; hot horny horn/ cold coldie cold ; agressif/ mollusque ; sérieux/ facétieux…
Cependant, la plupart se contente d’alterner ces états contradictoires (faisons l’impasse sur la petite proportion, aux marges de l’humanité, qui reste bloquée sur la même case toute leur vie, imbéciles heureux ou monstres sanguinaires). Moi, je les superpose. Et si l’on peine parfois à me comprendre, c’est que je dois composer avec deux tendances théoriquement incompatibles. Je suis tiraillé entre deux modèles :

- Le pôle « Quirite », l’austère citoyen romain sauce Caton l’Ancien, idéal de rigueur. Le type qu’on appelle monsieur, qui fronce les sourcils, contrôle tout et veut imposer le respect. Celui que l’on craint un peu. Obtus, limite psycho-rigide, on se l’imaginerait presque U.M.P. (on le préférera en Hussard noir de la République). Il combine Dignitas, Gravitas, Virtus.

- Le pôle « Graeculus », le petit grec plutôt lascif, espiègle, charmeur. Eternel adolescent, il fonde tous ses rapports sociaux sur la séduction et le jeu. Il est difficile à cerner et, paradoxalement, tout est simple à ses yeux. On le prend parfois pour un manipulateur ; on ne fait pas plus naïf. Il se veut sémillant et spirituel, tout en reconnaissant sa mollesse.

Radicalement opposés, ces deux penchants trouvent pourtant un même motif : une soif avide de reconnaissance. Et il n’est pas bien sûr que l’un ou l’autre y parvienne…

G.

23 juillet, 2006

Spectralia 5

N. au lycée, était une élève plutôt brillante mais, de l'avis de tous nos profs, une fille difficilement supportable. Un jour, alors qu'elle avait passé tout le cours d'histoire à discuter avec sa voisine, elle captura au vol une expression du prof qui la stupéfia, et, à la suprise générale, leva la main. De sa voix débordante d'entrain :

"Monsieur! Monsieur! C'est quoi un paradoxe allemand?"

Tout le monde écarquilla les yeux. Elle s'enfonça davantage, admettant à demi-mot qu'elle ne savait foutre rien de ce que le prof pouvait bien raconter à ce moment-là mais que, elle n'était pas folle, il avait bien parlé de paradoxe allemand. En citoyenne curieuse de la construction européenne, il fallait absolument qu'elle sache de quoi il retournait.
Paradoxalement, le prof esquissa un genre de sourire résigné et laissa filer l'affaire.

Cette anecdote et quelques autres, lui valurent le titre d'Ingénue de la classe. Ce n'est pourtant pas elle qui demanda au prof de philo qui dictait une bibliographie : "Mais c'est qui ce PUF dont vous parlez tout le temps?"

G.

La race honnie

Pas toujours facile d’être tolérant. Nous sommes tous des persécuteurs en puissance : xénophobes, homophobes, misogynes, fleurons de la lutte des classes, élitistes, populistes, antisémites (au sens large, Juifs et Arabes remontant à la même souche sémitique), misanthropes pour les plus radicaux…

Ma haine à moi se cristallise sur la détestable catégorie des profs à cadeaux. Je nourris à l’encontre de ces happy few une jalousie tenace, féroce, à crever. Parce qu’on a beau affecter l’indifférence, affirmer haut et fort avec une pointe de reproche dans les yeux qu’on n’est pas là pour se faire aimer, on en meurt tous d’envie – certains sacrifieraient même leur caravane ou tous leurs points CASDEN !. On a tous le fantasme de marquer nos élèves à vie (bien qu’en début de carrière, je sais que j’y suis déjà parvenu : certains me maudiront encore dans trente ans), d’être à l’origine de puissantes vocations, de bouleversements fabuleux. On n’a jamais envie d’être celui dont on oubliera le nom ; déjà, on n’oubliera pas ma tronche, grâce à mon armée de sosies.

Alors quand certains collègues reviennent de cours avec une boîte de chocolats (bon, ça, j’ai jamais vu) ou se voient remettre une photo encadrée ou une lampe marocaine lors du spectacle de fin d’année, tandis qu’on ne vous a jamais offert que (liste exhaustive et véridique) : un singe en plastique choco pop’s (message à peine voilé), une rognure de papier d’Arménie (je pue ?), un dessin de squelette ( !) et un petit pimouss’, on a tôt fait d’être pris d’une folie meurtrière.

Heureusement, il y a une justice immanente : le cadeau d’élève est le plus souvent une abomination. Demandez à L.N. (ouais, y en a même dans mon cercle d’amis des rénégats comme ça !) qui, tout en détestant obstinément les animaux, est contrainte de collectionner les photos de chiots, de dauphins et de bébés phoques ou des bracelets crocos. Sachez que l’on fait aussi des choses hideuses en porcelaine à destination exclusive, semble-t-il, du corps enseignant (hein Grégory ! Traître).

Mais bon, juste une fois, quoi, j’aimerais que ça soit mon tour !

G.

21 juillet, 2006

J’en pâtis

Samedi soir, M6 diffuse un objet télévisuel qui s’apparente pour moi à un supplice hertzien. Je ne suis pas du genre à être outré à tout bout de champ, pourtant. Suis-je donc le seul que les bêtisiers de la Nouvelle Star mette mal à l’aise, je veux dire physiquement mal à l’aise : au point même que je ne peux pas rester dans une pièce où quelqu’un regarde pareils morceaux d’anthologie – et en sortant, je pousse encore des cris d’orfraie.

Quand j’étais enfant, ma propension à l’empathie se manifestait surtout à l’écoute des émissions de radio où les auditeurs sont à l’antenne. Je paniquais à l’idée qu’ils bafouillent, qu’ils se rendent ridicules par une question à la con ou en tapant un scandale (oui, j’ai horreur du scandale, aussi). Ma maman écoutait souvent Le Téléphone sonne sur Inter, en faisant la cuisine. Je voulais rester auprès d’elle, l’aider un peu. Mais à chaque fois que l’animateur prenait un nouvel auditeur en ligne, les premières secondes étaient une véritable torture. Quand l’intervenant faisait preuve d’aisance, d’à-propos et de concision, je me décrispais. D’autres fois, il fallait que je déserte la cuisine. Aujourd’hui encore, il m’arrive d’éteindre le poste, mais le plus souvent je fuis autant que possible ce style d’émission. La nazerie « La Compil » (ça vous manque pas trop le riz ?) m’aurait mis dans le même état, si c’était l’auditrice – et non l’animatrice – qui avait été grotesque. Mais c’était déjà limite…

Ce qui ne laisse pas de m’interroger, c’est que je puisse mater l’Île de la Tentation sans le moindre scrupule. Est-ce parce que les candidats ont des vacances de rêve ou parce qu’ils donnent l’impression d’être des professionnels de la télé (coachés, lissés, formatés à fond – difficile d’avoir de l’empathie pour des coquilles creuses). En fait, ce n’est qu’aux dilettantes que je peux m’identifier…

G.

Requête

Je peux avoir le téléphone du bricoleur minou du Question maison diffusé ce matin?

Les Aventures de Saby Banana

Texto reçu ce matin :
ki ki c ki fait
tomber ses
tampons dans le
bus à paris et ki
se trompe de tgv?

La même qui, il y a 9 ans, félicitait une copine pour le bac qu'elle n'avait pas eu?

Pensée du jour

Il y a des gens que l'on aime sans qu'on puisse jamais les comprendre.

G.

Un jour, une histoire

Chez mes parents, j’ai fait provision de DVD de film pointus (Eisenstein, Lynch, Lang, Mizoguchi, Herzog…), histoire de parfaire ma connaissance cinématographique plus que branlante. Et au final, je larve devant l’Île de la Tentation et les téléfilms de M6 (Un jour, une histoire… un concept ?)

Le téléfilm d’hier s’intitulait Un dimanche sur deux. Il s’ouvre sur un horripilant rouquin de 6 ans avec maman débordante d’amour.
« Attache ta ceinture, maman t’aime (…) Sois poli avec la dame, mon chéri (…) les aveugles aussi ont droit à la vie, mon bébé » (euh… là je brode, mais bon, vous avez compris l’esprit). A l’école, le prof lisse à mourir, look alike de Georges Clooney, après avoir encouragé l’insupportable bambin dans son amour pour les vers de terre (!), l’invite à nourrir Horace. Il ouvre une boîte et laisse le mioche choisir la souris vivante qu’il jettera au boa. Classe, le CP !

Plus tard, l’insoutenable morveux, fagoté dans un atroce gilet vert en laine agrémenté d’un nœud pap’, fait la morale à son papa, look alike de Buce Willis chevelu, tandis qu’une musique incessante n’en finit pas de nous vriller les tympans : « Quand tu fumes, ça va aussi dans mes poumons, et il faut être gentil avec les gens, même les gros, et se brosser les dents après chaque repas » (ok, là aussi j’extrapole).

Il découvre la nouvelle femme de son poupa et ses enfants : il y a la petite pétasse et le demi-frère Ben que l’on subodore démoniaque, parce qu’il porte sa casquette vissée à l’envers. La belle mère, choucroute héroïque, coud un costume en amiante pour le Halloween du mouflet. On pressent que, sous des dehors affables et prévénants, elle escompte phagocyter la relation mère-fils si complice, en profitant de l’investissement de la môman dans sa carrière d’infirmière , alors qu’elle, elle est femme au foyer (la garce !). A retenir : les gentilles mamans divorcées des téléfilms U.S., tout comme les papas veufs des téléfilms allemands, ont forcément une vocation altruiste.

Notre fan de vers de terre est à n’en pas douter un bout de chou ett’ sett’sionnel, qui regarde des cartoons en V.O. (pour des raisons de budget, les bruits d’ambiance n’ont pas été doublés). Evidemment, je ne saurais vous confirmer ces hypothèses, car je n’ai pas tenu au-delà de la demi-heure. Faut pas déconner!

G.

20 juillet, 2006

Pour R.

Et zut! J'ai encore oublié la pochette rouge!

G.

Vendeur intimidant ne cherchant pas client

Il existe en Amiénie une boutique de vêtements masculins un peu spéciale. Au vu de la vitrine – je n’ai jamais glissé un orteil à l’intérieur, raison à suivre -, ça dégorge surtout du Hugo Boss ; mais cela n’a aucune importance car ce qu’on examine dans la boutique, ce ne sont pas les fringues mais les vendeurs, sans doute les plus désoeuvrés du monde. Peut-être aussi les plus canons – ce qui expliquerait qu’on ne croise aucun vrai beau mec dans les rues amiéniennes : ils travaillent (il faut dire que tout le monde ne peut pas être un feignant de prof, un parasite de chômeur, un glandeur d’étudiant ou, pire, un jean-foutre de retraité !).

Observons donc un top model vendeur au travail, dans une boutique perpétuellement déserte : été comme hiver, qu’il grêle ou qu’il bruine, il se prépare son cancer au poumon de demain, en fumant clope sur clope, sur le seuil de la boutique, en vous jetant un regard hostile, méprisant ou contempteur selon votre degré de hypitude - Autant dire qu’il vous en barre l’accès. Mais comme c’est un brun ténébreux aux cils d’antilope, on lui pardonne ou presque.

Hormis le délai dans lequel cette bombasse de vendeur finira sous respirateur artificiel, la vraie question est : comment ce magasin tient-il le coup ? Fantaisie d’oisif millionnaire qui veut jouer au chef d’entreprise ou couverture pour la tentaculaire mafia syrienne ? A moins que ce ne soit qu’un avant poste de la SEITA. Un volontaire pour mener l'enquête ?

G.

Totally Spies

Entendu ce matin dans Totally Spies :
Clover à un charmant farmer du Mid-west: "Si vous avez besoin de moi pour inpecter votre maïs, je suis à votre disposition".

Moralité : les dessins animés sont comme les comptines; destinés prioritairement aux enfants, ils sont le plus souvent obscènes.Entendu de ma propre bouche de grand enfant devant Totally Spies (seuls les connoisseurs apprécieront).

G : "Oh non! Putain! les comm' poudr'!!!!!!"

devant le spectacle terrifiant de la précieuse quincaillerie informatique de nos espionnes de choc broyée dans un ascenseur maléfique - je sens que je vais donner envie aux gens de découvrir la série, moi...

19 juillet, 2006

Subliminale

" Pour un militant comme moi, c'est une consécration!
_ Pour une fois qu'il y en a une qui tient ses promesses!
_ Vous aussi, goûtez l'élue des Français!"

Non, vous avez vraiment cru à une publicité pour la Danette crème brûlée? Petits naïfs! Ne serait-ce pas plutôt une campagne subliminale pour Ségolène Royal?

G.

Procrastination et prétéritions

Peu d' articles postés ces temps derniers, mais beaucoup d'idées en réserve. Pour qu'elles ne restent pas à l'état de projet, il faudrait que je me bouge un peu, je sais bien. Qu'elles ne connaissent pas toutes le sort d'un brouillon intitulé "L'aventurière de la chausse perdue", datant de la période des grands froids et qui, si je me décidais enfin à l'écrire, tomberait totalement à contre-temps. Remarquez, ça apporterait à ce blog caniculaire une pointe d'exotisme : découvrir comment Saby Banana a mystérieusement égaré une chaussette à Carrefour puis inspecté à quattre pattes les rayons du magasin avant qu'un sursaut d'orgueil ne lui fasse renoncer à cette fantaisie ("Personne à gauche? Personne à droite? Et hop, je me relève, l'air dégagé"). Mais fi des saisons! Il n'y a pas de péremption qui tienne quand il s'agit de découvrir les aventures de Saby Banana. D'ailleurs, pourquoi s'éreinter à vous transcrire des témoignages de seconde main? Nous agirions pour le mieux en lui accordant le statut d'administratrice sur ce blog.

Raconter notre fabuleuse terrasse-partie du 8 juillet aurait sans doute aussi un petit goût avarié. Dois-je donc passer sous silence l'une des seules occasions que nous ayons de nous retrouver entre non picards ? Au début de chaque été, avec nos amis les plus anciens, nous nous réunissons. Ce genre de rituel permet de ne pas éroder des liens mis à mal par la distance, géographique ou afférente à des choix de vie (nous sommes à l'âge où nos amies deviennent mamans ou songent à le devenir... et qu'on le veuille ou non, la maternité modifie assez radicalement les rapports sociaux).
Ce rendez-vous fait souvent office de pendaison de crémaillère (très) différé : si Poussinou (picard) et LN (éxilée comme nous en cette rieuse contrée) connaissaient notre appartement dans ses moindres recoins, et que MAB et Paupau flanquées de leurs hommes respectifs (pas top élégant comme expression, non?) nous avaient fait l'amitié de venir nous voir en décembre, beaucoup n'avaient pas eu le bonheur de découvrir notre petit Disneyland amiénois (est-il vraiment utile de rappeler que notre voisine, c'est Blanche-Neige?). Notre munifiscente terrasse immarcessiblement (na!) fleurie par les soins amoureux de mon homme aura donc été baptisée dans les règles de l'art : le lobby pro-champagne renversé y aura veillé.

Je m'arrêterai ici pour les nouvelles de seconde fraîcheur. Les bloggeurs aussi connaissent leurs périodes de soldes : il fallait épurer le stock avant de présenter la nouvelle saison!

G.

14 juillet, 2006

Radio cliché

Entendu sur France Bleu Normandie. Le principe de l'émission "La Compil" a été mille et mille fois exploré : les auditeurs appellent leur station préférée pour choisir la chanson qu'ils veulent écouter et, au passage, taillent une bavette avec l'animateur. Ce qui fait la différence dans ce genre d'émission, c'est donc la verve, le talent, la générosité du préposé à l'antenne. Et le réseau France Bleu dispose d'animateurs top-classe.

L'animatrice top-classe : "Nous avons Yang Tsoung en ligne. Bonjour, Yang Tsoung. Je n'ai pas trop écorché votre nom au moins?
Yang Tsoung : _ Tout à fait.
Animatrice top-classe : C'est de quelle origine, votre nom?
Y.T. : _ Je suis d'origine chinoise.
A.T.C. : _ C'est-à-dire?" (A.T.C. est une journaliste d'investigation dans l'âme, ça se sent)

Suit un passionnant échange au cours duquel on apprend, en gros, que Yang Tsoung est d'origine chinoise. La gentille auditrice est une femme posée qui pèse scrupuleusement chacun de ses mots. On sent que l'animatrice top-classe regrette un peu sa question, ce qui ne l'empêchera pas de récidiver.

A.T.C. : " Et ça vous manque pas trop, la Chine?
Y.T. : _ Je suis heureuse en France.
A.T.C. : _ Nan, parce qu'en général quand on vient d'un pays où y'a du monde tout l'temps, ça fait bizarre après. Surtout qu'en Chine, on peut manger à n'importe quelle heure. Et ça, après, ça manque!
Y.T. : _ Euh ben non, ça va...
A.T.C. : _ Et le riz? ça vous manque pas trop, le riz?
Y.T. : _ C'est-à-dire que... ben, j'en fais de temps en temps "(quelle exubérance, ces chinois! En plus, on sent bien qu'ils se renferment sur eux-mêmes quand ils s'installent à l'étranger : vous vous rendez compte? Ils se cuisinent du riz au mépris de nos traditions culinaires séculaires! est-ce qu'on se cuisine du riz, nos autres, bons Français?).
Suit un passionnant monologue où l'animatrice nous raconte sa passion pour les voyages et pour l'Asie, continent fabuleux où on peut manger à toute heure (ça semble être une idée fixe; grâce à la magie de la radio, on se l'imaginera comme une grosse goulue). Elle aimerait bien aller en Chine un de ces quatre, parce qu'elle est tombée drôlement amoureuse de la Thaïlande. Mais il est temps d'en revenir à nos moutons...
A.T.C. : " Ah lala! Beaucoup d'exotisme grâce à vous ce soir! Qu'est-ce que vous avez envie d'écouter?
Y.T. : _ Johnny Halliday"

Si j'osais, en ce jour de fête nationale, je dirais que c'était un véritable feu d'artifice. Et on sait combien les Chinois sont doués dans ce domaine aussi. Mais en quoi ces infatigables travailleurs ne sont-ils pas doués, hein madame l'animatrice? On raconte même qu'au beau milieu des fusées, des pétards et des dragons dansants, les Chinois s'installent dans des bouibouis où ils peuvent manger à toute heure...
G.

11 juillet, 2006

Tout doit disparaître


Le final d'une série que l'on aime est forcément émouvant. Là, sur notre canapé anthracite, s'épanchèrent les grandes eaux de Versailles. Si vous avez envie d'y aller de vos propres larmes, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

07 juillet, 2006

Le tracteur patriote


Grotesque grotesquerie... Entre le pêcheur qui taquine le goujon sous les couleurs de la France et ce tracteur patriote, le quartier prend des airs de 8 mai 11 novembre plutôt (vu le temps). Vous avez dit que ça se terminait quand cette foutue coupe?

G.

05 juillet, 2006

Babel

Le français à l'opéra sonne comme une langue étrangère. Limite extra-terrestre, en fait...

G.

Problème

Soit une bouteille de Vichy Célestins de 1,5 l, promenée en vain de l'Amiénie à la Rieuse Patrie d'un célèbre écrivain françois, soient 280 km aller-retour avec moult virages, et restée 7 heures dans une voiture sous un soleil de plomb.
Soit un magnifique parquet en jatoba, pose flottante, rougeoyant sous le soleil d'une fin d'après-midi picarde.
Soit un (très joli) garçon (quoique) maladroit et globalement assoiffé, dévissant hâtivement la-dite bouteille.
Question : le parquet a-t-il un teint Vichy-Célestins, le secret des jolis teints?

G.

03 juillet, 2006

Chat Sherpa 2

Finalement, il n'y a pas d'heure pour prendre de la hauteur.

Ouf, y a une justice!


10,6...pas de quoi rougir des résultats en littérature de ma classe. Les bons élèves ont eu de très bonnes notes (encore bravo), les sérieux pas sûrs d'eux s'en sont tirés quelquefois avec les honneurs et beaucoup d'élèves sur lesquels je n'aurais pas parié ont eu la moyenne ou ont limité la casse. Bilan des courses : les seules surprises sont de bonnes surprises; ils étaient convenablement préparés, je peux me détendre. Je suis content pour eux!
Deux élèves sèchement refusées. Petite pensée pour elles, mais on savait que ce serait difficile. La liste des recalées n'est hélas pas fermée : le ballotage des cinq admissibles à l'oral ne semble pas vraiment favorable. Affaire à suivre... Et félicitations pour tous les autres!

G.

02 juillet, 2006

Chat Sherpa

Tous les soirs, à partir de 20H, c’est l’appel des hauteurs pour notre Stuart, converti en pro de la varappe. On l’a vu à l’œuvre ce crétin des Alpes ! Son amplitude impressionnante, toute serpentine, lui permet de se hisser sans peine sur les claustra séparant les balcons ; ses longues pattes de funambule le retiennent sur cette épaisseur de 5 cm. Et l’instant d’après, le voici qui crapahute à l’étage supérieur! Il a tout juste pris la peine de renifler son pote Rimbaud, avant de se demander comment gagner le niveau supérieur.
On ne va quand même pas le tenir en laisse, ce fléau ! Chat Sherpa à grand'chose...

G.

01 juillet, 2006

Passe-partout

J’ignore ce qui est le plus angoissant : ne ressembler à rien ou être le doublon de tout le monde. Il suffit d’observer un adolescent pour savoir combien il a besoin de se fondre dans la masse tout en cherchant à se démarquer des autres. Je ne suis pas bien sûr que les adultes soient si différents que leurs cadets, mais posséder un physique passe-partout a quelque chose de très irritant.

Olivier Mine, Jean-Pierre Léaud (jeune), Rowan Atkinson ou Devedjan (en même temps, difficile de ressembler à l’un sans ressembler à l’autre)…. Voici des sosies plus ou moins flatteurs que l’on m’a un jour ou l’autre attribués. C’est sans compter sans des milliers d’anonymes. Vos collègues vous voient passer à toute heure et dans diverses voitures dans les patelins les plus improbables ; des gens que vous connaissez à peine vous identifient dans la salle d’attente d’un médecin (« T’es sûr que c’était pas toi ? Dommage, t’aurais vraiment été beau gosse ! – Merci ! ») ; une fille de votre classe au lycée ne pouvait pas vous regarder sans penser à son meilleur ami de maternelle. Il y a quelques jours à peine, j’ai appris que Coco pense à moi tous les matins en apercevant un jeune inconnu : « Tu n’as pas un frère ou un cousin sur Amiens ? Il te ressemble vraiment beaucoup. C’est un mec brun (évidemment), un peu rêveur (pas étonnant non plus), tout fin (normal, puisqu’il me ressemble), très joli garçon (normal, puisqu’il me ressemble !), gay sans l’ombre d’un doute (mouais, y a pas à dire, ça me ressemble…) ».

Le jour où l’un de mes multiples sosies se décide à commettre un meurtre, pas sûr que j’en sorte indemne. Et si une fille vient me gifler en pleine rue, je ne m’en formaliserais pas davantage; ça voudra toujours dire que mes doubles peuvent être hétéro, pour changer. Tout de même, on aimerait avoir de soi, même s'il ne s'agit que de son physique, une image sans pareille. D’un autre côté, le soupirant qui s’épanche en long et en large sur la forme unique au monde de vos narines n’est pas moins soûlant. Faut-il vraiment choisir ?

G.